FAQ

Possédez-vous une spécialité particulière pour accompagner les résidents souffrant de la maladie d’Alzheimer ?

En plus de mes diplômes de soignante, j’ai effectué la formation « bien accompagner les personnes désorientées », j’ai également une formation approche Snoezelen et je passe actuellement la certification pour devenir praticienne en validation méthode Naomie Feil.

Selon vous, quel est le rôle des soignants auprès des personnes souffrant de troubles cognitifs ?

Pour moi, nous sommes tous là pour accueillir la personne et ne pas juger ses comportements. Notre présence doit être sécurisante et apaisante. Nous devons redonner à la personne un sentiment d’utilité, lui donner de la tendresse, l’occuper tout en sachant doser les stimulations.

Quels sont les objectifs des TNM que vous avez mis en place à la Providence ?

Les TNM sont une alternative aux thérapies médicamenteuse. Sur la maladie d’Alzheimer les médicaments ont leurs limites. Le premier objectif est de diminuer les troubles du comportement immédiat. Elles permettent également aux personnes repliées sur elles-mêmes d’avoir un effet positif d’ouverture et de stimulation et ainsi leur redonner goût à la vie.

Pouvez-vous dire en quoi consiste le projet de « Doll Thérapie » mis en place dans la résidence La Providence ?

Au tout début, j’ai proposé les poupées aux résidents lorsqu’ils se sentaient bien. Cela a permis un ancrage positif des poupées. Maintenant lorsque des troubles apparaissent chez certains résidents, les poupées leur sont proposées, l’ancrage positif se réactive et ainsi les résidents sont apaisés immédiatement. Pour vous donner un exemple concret, un soir dans l’UVP une résidente était très agitée, elle déambulait dans les couloirs en criant et était très angoissée. L’équipe de nuit est allée chercher une des poupées. La résidente l’a prise dans ses bras et s’est mise à dialoguer avec elle comme si elle retrouvait sa petite-fille Paulette. La résidente s’est sentie tout de suite apaisée et s’est endormie avec la poupée.

Quels sont les retours des familles sur cette thérapie ?

Au premier abord, les familles sont surprises. Elles ont parfois l’impression qu’on infantilise leur proche. C’est pourquoi dès que nous recevons les familles ont leur explique les objectifs de ces approches. On leur explique que l’idée n’est pas d’infantiliser la personne mais de proposer un accompagnement. Nous essayons avec eux. Ensuite, ils sont admiratifs des effets positifs sur leur proche.

Selon vous, comment pourrait-on « démystifier » la maladie d’Alzheimer ?

Tout simplement en parlant des choses positives que nous donnent ces personnes. Très souvent, on ne parle que du négatif ! Ce sont pourtant des personnes dotées d’un sens émotionnel énorme que nous autres n’avons plus car notre intellect l’a occulté. Généralement, nous n’aimons pas parlé de nos émotions. Pour moi ce sont des personnes qui sont libérées d’une sorte de poids de convenances sociales. Leur jugement est altéré et en conséquence il retrouve une sorte de liberté. Je trouve cela très beau. A nous les soignants de réussir à communiquer avec eux à travers leurs émotions.

Avez-vous d’autres TNM mises en place au sein de la résidence La Providence ?

Oui, nous faisons aussi des séances de musicothérapies ainsi que des séances de validation. Ce sont des séances individuelles qui permettent de prévenir le renfermement de la personne dans un état végétatif. Enfin, à la générosité du « Lions Club » de Mayenne, nous allons très prochainement pouvoir mettre en place des sacs d’Augustine. Ce sont des sacs de stimulations thérapeutiques à destination des personnes souffrant d’Alzheimer ou de troubles cognitifs.