Témoignage d’Alexia, référente éthique

Alexia Gou est ergothérapeute, diplômée en 2006. Elle a toujours travaillé auprès des personnes âgées en Ehpad. En 2011, Alexia a rejoint l’Association Monsieur Vincent. Elle exerce son métier à l’Accueil Saint-François à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). En 2024, Alexia est devenue référente éthique de l’Accueil Saint-François. Elle forme un binôme avec Marine Adnaud, psychologue.
Pouvez-vous nous parler de votre rôle en tant que référent éthique dans l’Ehpad ?
Je participe quotidiennement aux transmissions, lors de ces échanges j’essaie de les amener à identifier des questionnements éthiques et à ce qu’ils pourraient en retirer. Mon rôle est d’accompagner les soignants et les autres membres du personnel vers la solution la plus adaptée. Pour structurer la démarche, j’organise également des ateliers de réflexion éthique, à raison d’un par mois pour chaque équipe. Actuellement, j’utilise le jeu Ethico lors de ces réunions pour familiariser les professionnels aux questionnements éthiques. À l’avenir, ces ateliers seront consacrés à des situations concrètes rencontrées quotidiennement dans nos métiers. Cependant, il est essentiel, selon moi, que tous les professionnels maîtrisent d’abord les différentes notions d’éthique.
Comment la démarche éthique et de bientraitance lancée début 2024 par l’Association Monsieur Vincent a-t-elle été accueillie par les équipes de votre établissement ? Quels sont les défis que vous avez rencontrés lors de la mise en place de cette démarche ?
Elle a été très bien accueillie, mais c’est une nouveauté et il n’est pas simple de relancer cette démarche dans notre établissement auprès des équipes. Avant cette nouvelle initiative, nous avions mis en place des groupes de parole pour les soignants, mais nous n’avons pas réussi à les maintenir dans le temps pour diverses raisons. Avec cette nouvelle démarche, lorsque j’ai commencé à organiser les premières réunions de réflexion éthique, j’ai été confrontée au
manque de temps des équipes. C’est un véritable changement pour eux. Mettre en place cette nouvelle démarche prendra du temps, mais les équipes ont rapidement compris que ces initiatives étaient mises en place pour leur bénéfice et elles pourront bientôt constater l’aide que cela leur apportera. Mon principal défi sera de les amener à penser autrement et à élargir leurs horizons ! En effet, sur certains sujets, on peut parfois avoir une opinion bien arrêtée, alors qu’il y a peut-être d’autres personnes qui pensent différemment.
Enfin, mon dernier challenge est de mener pour le moment cette démarche éthique seule. Marine, mon binôme est actuellement en congé maternité. Selon moi, le rôle du binôme est essentiel. Il permet de s’assurer que l’on reste objectif et neutre face à chaque situation.
Comment les formations dispensées par le cabinet Socrates ont-elles aidé les professionnels à mieux comprendre et appliquer les principes éthiques ?
Oui, ces formations ont aidé les équipes à bien comprendre l’utilité de l’éthique. Elles ont permis de définir clairement ce qu’est l’éthique et de poser un cadre. Les équipes ont utilisé le jeu Ethico comme base. Maintenant, il faut les accompagner pour qu’elles développent le réflexe de penser « éthique » au quotidien. Ce n’est pas toujours facile pour elles de jongler entre leurs tâches quotidiennes et l’éthique.
Comment les référents éthiques collaborent-ils avec les autres membres du personnel pour promouvoir une culture de bientraitance ?
L’éthique et la bientraitance sont indissociables. L’une ne va pas sans l’autre ! La bientraitance est une manière d’accompagner les personnes, tandis que l’éthique est une réflexion collective. En éthique, il n’y a ni bien, ni mal. Le référent éthique collabore étroitement avec les autres membres du personnel pour promouvoir une culture de bientraitance à travers des échanges réguliers avec les équipes, des réunions… et en collaboration avec le comité de direction de
l’établissement.