Monsieur Simonni, résident

Quel a été votre parcours avant d’arriver chez Monsieur Vincent ?

J’ai étudié la philosophie et les lettres modernes à Montpellier, puis j’ai enseigné cette discipline ainsi que la langue française en particulier à des étudiants étrangers. Par la suite, j’ai déménagé à Rambouillet, où j’ai continué dans l’enseignement dans un centre de formation.

En quoi le fait d’avoir intégré l’un de nos établissements a-t-il eu un impact sur votre parcours ?

Je ne me rappelle pas vraiment comment je suis arrivé à Antoine Portail. Je me rappelle seulement avoir euun souci de santé pour lequel j’ai dû être hospitalisé et c’est après cette hospitalisation que je suis arrivé ici. Au début, je me suis senti très privilégié d’être ici, notamment parce que je suis proche du centre de Paris, de Notre-Dame, de Saint-Germain-des-Prés…
Être dans ces lieux m’a ravivé et m’a offert de nombreuses occasions de découvrir la ville. Je me sens très satisfait et très heureux, surtout grâce aux liens affectueux que j’ai noués avec les autres résidents.
J’ai pour habitude de monter dans les étages de la résidence et de beaucoup discuter avec les autres résidents. C’est important pour moi d’avoir des relations avec les autres. Malheureusement, certains résidents disparaissent, ce qui me rapelle la fragilité
de notre situation. Je m’étais lié d’affection pour une résidente qui est récemment décédée. J’ai été très affecté de son départ. Sa famille m’a gentiment remis certains de ses livres et disques, ce qui m’a beaucoup ému.
Je n’ai pas peur de mourir et j’espère que les autres non plus. Pour moi, la disparition fait partie de la vie. Je n’ai pas peur de vieillir. Il faut accepter les moments de joie mais aussi leurs dégradations.
Ici, j’organise de temps en temps des conférences sur la ville de Paris. Nous avons aussi organisé une visite de Paris en autocar, ce qui a été extrêmement émouvant pour certains résidents de revoir la ville. J’apprécie beaucoup le contact avec la vie culturelle.
Je me sens utile en faisant cela mais l’essentiel c’est que les autres résidents ressentent quelque chose qui s’éveillent en eux.
À Antoine Portail, il y aussi parfois des conférences sur des sujets divers ou des concerts de piano. C’est formidable car nous réunissons une quarantaine de résidents. C’est merveilleux.

Quel est votre moment préféré de la journée ?

Il y en a beaucoup ! Mais 15h00 est toujours un moment important. Une grande majorité des résidents descend, on discute, on échange. J’aime beaucoup la présence des bénévoles, Christian, Christophe avec qui on peut discuter de l’actualité par exemple.

Quelles sont vos principales difficultés en tant que résident ?

Je n’en ai pas vraiment. Pour ma part, je me sens bienici. J’ai la possibilité de sortir très souvent, d’aller dans les endroits que j’affectionne. J’aime aussi beaucoup le jardin, il est très précieux. En face du jardin, il y a les Lazaristes. Ce qui nous permet parfois de rencontrer des religieux. J’aime bien ces contacts, même si je ne suis pas véritablement croyant mais je suis très attaché
aux croyances des uns et des autres. Il me semble que les croyances apportent la possibilité de connaitre l’autre, de se rencontrer, de s’entraider. Je crois que le parcours des gens est beaucoup plus positif, beaucoup plus heureux lorsqu’ils ont une croyance.
J’admire et je m’intéresse beaucoup au personnel de la maison qui s’intéresse à nous.